Description
Dans les sociétés d’Ancien Régime, la pierre et la terre furent longtemps la principale source de richesses et un élément constitutif des patrimoines. Dès lors, les propriétés immobilières et foncières deviennent un puissant vecteur de rencontres et d’échanges entre les différentes catégories sociales, citadines et rurales. Dans les villes où la majorité de la population vit en location, la maison n’a pas attiré de grands rassembleurs de pierre. Sur le marché immobilier, les bourgeois et les artisans sont les plus actifs, mais toutes les catégories sociales sont en concurrence pour des habitations de valeur médiocre ou faible. En considérant la ville dans son environnement rural, l’influence citadine est claire. Autour de Lille ou de Cambrai, les propriétés citadines modèlent le visage des campagnes. Pourtant, les citadins, principalement issus de la bourgeoisie, s’engagent timidement dans le jeu foncier. Encore la participation citadine est-elle scandée par des convulsions chronologiques qui achèvent de relativiser l’idée de la « conquête bourgeoise du sol ». Sur le marché foncier, les gens de campagne réalisent donc l’essentiel de l’activité. Opérant entre eux, les ruraux multiplient les interventions de petite valeur sur un espace relationnel étroit. Pourtant, tous ne sont pas en action : l’instabilité des patrimoines des journaliers renforce surtout la position des laboureurs et des fermiers. À travers l’analyse des marchés fonciers et immobiliers, cet ouvrage s’attache donc à comprendre les stratégies et les dynamiques des différentes catégories sociales de la Ville et de la Campagne.